mercredi 13 octobre 2010

Week end Voile La Rochelle – 9-11 Octobre 2010 (vu par Geneviève)


Week end Voile La Rochelle – 9-11 Octobre 2010
Aix, Saint-Denis d’Oléron, Saint-Martin de Ré
Poésie, banane, spi et vent frais


Commençons par un jeu de piste nocturne à La Rochelle dans l’air exceptionnellement tiède d’une nuit d’Octobre.
Garer la voiture pour atteindre le restaurant de fruits de mer, on entend déjà que les huitres arrivent, avec le vin charentais.
Les langoustines sont très grosses… plus que les bretonnes, méfiance, d’où peuvent-elles venir ? Les bulots ont remplacé les bigorneaux de mon enfance.
Un air de vacances, l’été indien.

Au fait, où est le bateau ? Au bout du Ponton 11, celui de Rivages, impossible de se tromper. Il s’appelle Moïra, le destin.
La Moïra est la loi de partition qui impose à chacun une part de bien et de mal, de fortune et d'infortune, de bonheur et de malheur, de vie et de mort, qu'il est du devoir de l'individu de respecter. Transgresser la mesure assignée par le destin est commettre l'hybris, faute fondamentale sanctionnée par la némésis ou le châtiment des Dieux.
Nous nous garderons de tout cela !

Samedi matin
Sortie rapide des Minimes, attention aux bancs de sable, cap sur l’île d’Aix.
Bon vent. Le Dufour 365 est facile à barrer, un plaisir. Mouillage à l’ouest d’Aix.

Nous avons du mal à renoncer à la destination initialement prévue : Rochefort.
3 coups de fil à la capitainerie pour nous en dissuader : Oui le port est fermé. Non on ne peut pas passer la nuit au ponton de la Corderie – qui assèche ; nous refusons la proposition de mouiller à l’extérieur de l’écluse, qui serait sans danger, par 4 à 5 mètres de vase…

Ce sera Oléron, il nous faut un port, pas de mouillage devant la plage, en cette période de dépressions.
Vers Saint-Denis. Nous hissons le spi, violet et rose, superbe.

Visite de Saint Denis d’Oléron ; amateur de patrimoine, s’abstenir, je veux quand même voir l’Eglise, porche roman. Le reste un peu tristounet sous la grisaille. Il y a aussi des palmiers. Pierre Loti aurait aimé cette « île aux mimosas ».
Une supérette nous permet de nous approvisionner en bière, en galette et en lait.

Charente ou Bretagne ?

Côté galette, la charentaise est parfumée au citron et de consistance souple, la bretonne plus ferme sous la dent. La charentaise contient aussi des fruits confits…

Pour ce qui est de la mer, la côte charentaise toute plate n’a de commun avec la Bretagne que… les marées !
En Méditerranée, à quoi donc peuvent s’occuper les marins sans marée, sans courant, sans rochers, sans tourbillons, et sans ces innombrables petites et grosses balises, qui se cachent et qu’on pourchasse de l’œil, les jaunes et noires, les rouges et les vertes, les flottantes, les tourelles, il en existe des gémissantes (pour les nuits de brouillard)...

Sans compter les phares, affichant fièrement leur nom. Le phare de Chauveau de dresse, sur terre, ou dans l’eau, à nous de deviner.

Dimanche
Après une dérive mal calculée qui nous conduit sur le phare Chauveau, on retrouve le pont de Ré - qui a 25 piles exactement, autant d’Est en d’Ouest que dans l’autre sens. On double La Pallice, les yeux sur les bateaux marchands qui ronflent, évoquant des départs lointains.
On vérifie le tirant d’air, on ne sait jamais.

Spi de nouveau, arrivée à Saint Martin dans une atmosphère de calme extraordinaire.
Saint Martin de Ré l’élégante. Air d’Octobre, atmosphère « suspendue » de fin de journée. Le responsable de la capitainerie veille sur ses ouailles, nous indique une place à couple. Sanitaires confort et impeccables.
Rues piétonnes et maisons joliment rénovées, porte fortifiée. Vauban encore et toujours.
Puis tapas et tartiflette, voilà de l’énergie pour refaire le monde, ce que nous ne tardons pas à faire. Discussion passionnée.
Nous le voulons plus juste (le monde). Les partageux contre les pragmatiques de la consommation !
Nous parlons de nos expériences : en Chine, en Inde, en Afrique, et les US dans tout cela ? Force est de constater que c’est à ALU qui nous devons une bonne part de notre approche mondialisée !

Ils étaient 6 matelots…
Frédéric poète des extrêmes, escalade, plongée, catamaran
Dominique le sage aux 4 enfants, Logan Dacia confort, catamaran et iles du Golfe
Fletcher
Le calme et élégant Michel, barreur patient
Jean-Luc notre avitailleur-Chef attentionné

Lundi matin.
Enfin du vent, du vrai qui siffle dans les drisses et fait qu’on est si bien dans la couchette (couchette de reine à l’avant du bateau). Le ciel est si bas que le jour tarde à se lever. Bref récapitulatif. Si on ne profite pas de l’ouverture de l’écluse ce matin, à quand cela nous mène-t-il ?
On se lance : sortie de Saint Martin dans les rafales, on hisse (2 ris). Ca bat de partout, ca mouille. Pas de danger évidemment, on reste abrités par l’île de Ré.
Puis petit à petit par vent fort mais sans houle on revient – déjà – vers les Minimes où le soleil est revenu.

Le retour à la terre nous laisse en manque d’espace et de mouvement.
Ce n’était qu’un début !

« Ma nuit a été hantée de contre écoutes qui trainent dans le courant, de bouts multicolores aux services imprécis, de lumières magiques et de grincements oubliés depuis longtemps. Depuis ce matin, c'est mal de terre et mon écran tangue un peu. Mais je crois qu'il n'y a pas que cela. La tête est encore ailleurs, aidée par la banane qui a délicieusement accompagné mon café » (Fred)

A une prochaine fois !

Geneviève

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